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Élisée Alban Darthenay


Né à Montrouge le 3 janvier 1913


Mort pour la France à Sièges (Jura) le 11 avril 1944

~ Le "muet de Sièges" ~

~ Devoir de mémoire ~

Décret du général de Gaulle, daté du 26 avril 1945

portant attribution de la Légion d'Honneur à titre posthume :


" Après une longue captivité, à peine revenu en France, il reprend aussitôt la lutte contre l'ennemi dans les Forces Françaises Libres. Admirable de dévouement, n'hésite pas à braver les barrages allemands pour tenter de rejoindre son camp menacé. Fait prisonnier, torturé et mutilé avec une cruauté horrible, accepte sans plainte le sacrifice suprême, donnant ainsi un magnifique exemple d'abnégation et de sens du devoir. "


Le lecteur intéressé par la vie et l'oeuvre d'Élisée Alban Darthenay - qui signe ses ouvrages EAD - pourra utilement consulter les nombreux témoignages qui lui sont consacrés (bouton ci-après "Témoignages divers" ou sur le site original) dont celui de René Maus, le père de l'actuel maire de Samois-sur-Seine, Didier Maus. René Maus fut en effet également retenu prisonnier dans la forteresse de Colditz, et c'est à ce double titre de co-détenu et de compatriote qu'il écrivit un vibrant hommage à Élisée Alban Darthenay en 1977 dans les Cahiers Samoisiens. C'est lui encore, alors qu'il était maire de Samois, prit l'initiative de faire apposer la première plaque sur le mur de la maison familiale.


De très courts extraits des principales oeuvres d'Élisée Alban Darthenay sont également sur le site original.

cliquer pour agrandir la plaque...

~ Mémoire d'images ~

Témoignages divers (compilation)

Élisée Alban Darthenay naît le 3 janvier 1913 à Montrouge, en région parisienne, où il passe une bonne partie de sa petite enfance. De 1922 à 1924, il est pensionnaire dans un collège de Cannes. De retour à Paris, il entre au lycée Lakanal où il passe son bac de mathématiques et de philososphie. Il excelle en dessin et en poésie, grâce à une imagination fertile qui le pousse vers l'action et - déjà - le dépassement de soi-même. En 1933, il entre en corniche (préparation à Saint-Cyr) au lycée Condorcet.


Il intègre Saint-Cyr le 1er octobre 1935 et fait partie de la Promotion Maréchal Lyautey. Il passe ses courts moments de permission à la maison familiale "Les Hirondelles" de la rue Saint-Loup à Samois-sur-Seine. A la sortie de Saint-Cyr, il choisit l'infanterie et le 1er octobre 1937, il est affecté comme sous-lieutenant au 4ème Régiment d'Infanterie Motorisée basé à Auxerre.


Dès le début de la seconde guerre mondiale, en septembre 1939, c'est comme chef de section dans une compagnie de mitrailleuses qu'il part en Lorraine, au devant de la ligne Maginot, entre Bitche et Deux-Ponts puis dans la région de Chauny. Pendant cette "drôle de guerre" dont il n'apprécie pas du tout l'inactivité forcée à laquelle il est contraint, il se marie au cours d'une permission, le 3 janvier 1940. En mai 1940, il prend part avec ardeur et bravoure aux combats contre l'armée allemande qui déferle sur la France. Nommé commandant de compagnie, il participe à la retraite générale qui lui laissera durablement un fort sentiment d'impuissance et d'amertume. Chargé de la défense des ponts d'Haubourdin dans le Nord de la France, il reçoit l'ordre, après épuisement des munitions, de déposer les armes et est fait prisonnier le 31 mai, non sans avoir reçu les honneurs militaires rendus à Lille par les troupes allemandes. Cité à l'ordre de la division, il reçoit également la Croix de Guerre.


Le 1er juin 1940, c'est la captivité qui commence. Conduit au camp d'Hoverswerda, petit village situé à 60 km de Dresdes, il songe aussitôt à ce qui deviendra pour lui une lancinante obsession : s'évader. Après plusieurs tentatives infructueuses, les Allemands finissent par l'emprisonner, le 12 juillet 1942, dans la tristement célèbre forteresse de Colditz de laquelle, pensent-ils, il est impossible de s'échapper. Il parvient tout de même à s'en évader le 8 juillet 1943, dans des conditions périlleuses, et finit par rejoindre son épouse à Nuits-Saint-Georges où il fait connaissance de sa première fille, Geneviève, née pendant sa captivité. Affaibli et en mauvaise santé, il trouve le temps pendant sa convalescence d'écrire un récit autobiographique intitulé "Naucourt" dans lequel il relate dans un style poignant tout ce qu'il a vécu. Puis il effectue plusieurs voyages à Toulouse pour tentre de rallier les forces françaises libres en Afrique.


Il prend la décision, mûrie dès septempbre 1943 et renforcée par l'événement majeur que constitua le défilé provocateur du 11 novembre 1943 à Oyonnax, de rejoindre l'armée secrète de l'Ain : il adopte définitivement son nom de résistant, Jean-Louis Naucourt. Ses qualités de chef, à la fois humain et exigeant, le font vite remarquer. Dynamique et particulièrement actif, animé par une grande force d'âme, il mène mission sur mission, en tous lieux et par tous les temps. Le 7 avril 1944, il est arrêté à Thoirette, dans le Jura, au retour d'une laison au PC du colonel Romans-Petit, commandant l'armée secrète dans la région de l'Ain et du Haut-Jura.


Mis au secret puis interrogé par la Gestapo à Oyonnax, il garde le silence, ne parlant pas, ne révélant rien, au point que ses tortionnaires pensent être réellement en présence d'un muet. Le 11 avril 1944, il est emmené à Sièges, petit village perdu dans les montagnes du Jura, à 12 km d'Oyonnax où l'interrogatoire se poursuit inexorablement. Atrocement torturé et mutilé, il est finalement abattu à coups de mitraillette, avec quatre autres résistants, dans la nuit du 11 au 12 avril. 1944.


Il avait 31 ans. Un mois après sa mort naissait sa seconde fille, Odile.


Un peu plus tard, le colonel Romans-Petit témoignera qu'en se contraignant au silence, le lieutenant Naucourt - le "muet de Sièges" - a sauvé la vie de huit cents hommes et celles de tous les officiers du Maquis de l'Ain.



Élisée Alban Darthenay, fort justement promu au grade supérieur à titre posthume, repose au cimetière du Montparnasse à Paris.

  

Une rue d'Oyonnax porte son nom de résistant, Lieutenant Naucourt. A Nuits-Saint-Georges, on trouve aussi une rue au nom du Lieutenant Darthenay.


Voilà maintenant plus de 40 ans que la Promotion Lieutenant Darthenay participe chaque mois d'avril aux cérémonies commémoratives organisées par les survivants - et de plus en plus par leurs descendants - des Maquis de l'Ain et du Haut-Jura dans la région d'Oyonnax. C'est à chaque fois l'occasion de déposer, à l'endroit même où le lieutenant Darthenay et ses compagnons furent massacrés,  une gerbe au pied du monument (photos ci-après) qui témoigne de ce sinistre épisode qui vit, dans le même temps, le village de Sièges entièrement brûlé et ses habitants tués ou déportés par les nazis.


Le 11 novembre 2014, soit 70 ans après la mort d'Élisée Alban Darthenay et 40 ans après la naissance de la Promotion de Saint-Cyr qui porte son nom, une cérémonie particulièrement émouvante eut lieu à Samois-sur-Seine où vécut la famille Darthenay, sous la double présidence de Monsieur Didier Maus, maire de Samois-sur-Seine, et du général Dominique Trinquand, président de l'association "Promotion Lieutenant Darthenay" ; et en présence des descendants directs du lieutenant Darthenay et de membres de sa famille. Sous un soleil radieux, sur le mur de la maison familiale "Les Hirondelles" fut conjointement dévoilée par sa fille Geneviève, sa petite-fille Albane et son arrière petit-fils Geoffroy une plaque commémorative marquant ce double anniversaire. Cette journée restera gravée à jamais dans les esprits de tous participants qui avaient pu faire le déplacement pour cette occasion.


Le lecteur intéressé par la vie et l'oeuvre d'Élisée Alban Darthenay - qui signe ses ouvrages EAD - pourra utilement consulter les nombreux témoignages qui lui sont consacrés sur le site original, dont celui de René Maus, le père de l'actuel maire de Samois-sur-Seine, Didier Maus. René Maus fut en effet également retenu prisonnier dans la forteresse de Colditz, et c'est à ce double titre de co-détenu et de compatriote qu'il écrivit un vibrant hommage à Élisée Alban Darthenay en 1977 dans les Cahiers Samoisiens. C'est lui encore, alors qu'il était maire de Samois, prit l'initiative de faire apposer la première plaque sur le mur de la maison familiale.


Les principales oeuvres d'Élisée Alban Darthenay sont également sur le site original à l'adresse suivante : http://www.promoltd.org/aapromo/EADOEUVRE-P2.pdf (document assez important pouvant être long à télécharger).


Quant au lecteur intéressé par l'histoire des Maquis de l'Ain & du Haut-Jura, tout aussi passionnante que celle du Maquis des Glières (il n'est pas anodin de noter qu'Élisée Alban Darthenay et Tom Morel faisaient partie de la même Promotion de Saint-Cyr), il pourra se reporter au remarquable site créé par "La Voix du Maquis" (lien sur le site original).


Une biographie officielle du Lieutenant Darthenay doit paraître dans le courant de l'année 2019.

  

Stèle commémorative à Sièges (Jura)

Une rue d'Oyonnax porte le nom de guerre du lieutenant Darthenay, une rue de Nuits-Saint-Georges porte le nom rue du Lieutenant Darthenay

  

Plaque commémorative apposée en façade

de la maison familiale des Darthenay le 11.11.2014

sous la présidence de M. Didier Maus,

maire de Samois/Seine

  

Une délégation de la Promotion Lt Darthenay

en présence de la fille, de la petite-fille

et de l'arrière-petit fils d'Élisée Alban Darthenay

le 11 novembre 2014 à Samois/Seine

- Cimetière du Montparnasse -

Tombe d'Élisée Alban Darthenay

promu capitaine à titre posthume

Première ébauche pour le timbre émis par La Poste en avril 2014  (70ème anniversaire de la mort d'Élisée Alban Darthenay). En arrière-plan, le Mémorial des Maquis de l'Ain et de la Résistance, dit Mémorial du Val d'Enfer.

Inscription Naucourt sur les rochers du fond.

Conception et réalisation par PHN

Aquarelle réalisée par Élisée Alban Darthenay

(en prémonition de son propre martyre ?)

"Fait prisonnier, torturé et mutilé avec une cruauté horrible, il accepte sans plainte, sans donner le moindre renseignement, le sacrifice suprême"


Cette photo (agrandissement) du corps martyrisé d'Élisée Alban Darthenay a été prise dans les jours qui ont suivi la tragédie de Sièges en avril 1944

Il est possible d'agrandir la plupart des photos

en cliquant sur chacune d'entre elles

«Et peut-être qu'alors, au grand jour d'une belle bataille, à la "chaude lumière d'une journée de Mai où les papillons seront éperdus, où les obus crépiteront, où les abeilles et les balles bourdonneront, il épousera sa Belle... Ce sera la fin du rêve qu’il aura vécu et l'éveil à l'Éternité où il entrera jeune, beau et vainqueur.


De ses larges bras étendus, de ses doits arqués, i1 nouera éperdument et pour toujours l'étreinte sacrée.


Bonne brise à son âme..... Le givre et la rosée tresseront alors les perles de leurs couronnes légères et les fleurs de leurs fines étoiles sur les lauriers de "son tombeau"




Élisée Alban Darthenay

in  "Jean Naucourt" (manuscrit)

En 1975, les élèves officiers d'active de la 161ème Promotion de l'École Spéciale Militaire de Saint-Cyr décident à l'unanimité de prendre comme parrain et modèle d'officier cet authentique héros et martyr que fut le lieutenant Élisée Alban  Darthenay.


Leur Promotion portera pour toujours le nom de


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