ESM

pageCyr1
Statuts
Sommaire

Plus de 40 ans séparent la photo ci-dessus (cérémonie du baptême de la Promotion Lieutenant Darthenay en juillet 1975) et cette vidéo tournée en novembre 2018 (Cérémonie de remise des sabres et casoars à la nouvelle Pomotion). Exception faite des moyens technologiques (le numérique n'était même pas embryonnaire dans les années 70), le cérémonial et l'importance qu'il revêt ont très peu changé au cours des décennies. Les Traditions sont toujours aussi vivaces à Saint-Cyr, formant ainsi le socle inaltérable de la communauté saint-cyrienne depuis plus de 200 ans. Pour autant, elles n'entravent en rien la marche vers l'avenir, ce que tend à prouver, notamment, le renouvellement de sa scolarité dans une modernité assumée et largement reconnue (voir page suivante).

Liste des Promotions

de Saint-Cyr

depuis 1830



  

>> cliquer <<
Cliquer
Cliquer

  

               L'école militaire pour officiers est créée par la loi du 11 Floréal an X (1er mai 1802) sur ordre du 1er Consul Napoléon Bonaparte, qui l'installe d'abord au Château de Fontainebleau - arrêté du 8 Pluviôse an XI  (28 janvier 1803) -, puis en 1806, à Saint-Cyr-l'École (Yvelines), dans les bâtiments de la Maison Royale de Saint-Louis, fondée par Madame de Maintenon en 1686. Elle devient avec le sacre impérial de Napoléon en 1804, École Spéciale Impériale Militaire, mais ce n'est qu'à partir de 1818 que les arrivées d'élèves seront régulières et annuelles. Sous la IIIème République, elle prend le nom définitif d'École Spéciale Militaire de Saint-Cyr (ESM).


        En 1945, l'ESM déménage à Coëtquidan (Morbihan), les bâtiments de Saint-Cyr-l'École ayant été rendus inutilisables par des bombardements alliés en juillet et août 1944. En 1947, l'ESM fusionne avec l'EMIA (École Militaire Inter Armes qui forme comme officiers les meilleurs des sous-officiers) et devient l'École Spéciale Militaire Inter Armes (ESMIA). En 1961, la formation des officiers issus du recrutement direct et des anciens sous-officiers (recrutement indirect) est de nouveau séparée en deux écoles distinctes. L'ESM reprend son rôle, aux côtés de la nouvelle EMIA .


       Chaque année, au cours d'une cérémonie traditionnelle empreinte de solennité appelée le Baptême, la nouvelle Promotion reçoit, en présence des plus hautes autorités civiles et militaires, le nom qui sera le sien pour la postérité et auquel chaque Saint-Cyrien demeure très attaché sa vie durant.

  

"D'émouvantes cérémonies se sont déroulées hier aux écoles militaires de Saint-Cyr Coëtquidan, sous la présidence de M. Yvon Bourges, ministre de la Défense. Tandis que les nouveaux officiers de la Promotion "Maréchal de Turenne" de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr célébraient leur Triomphe dans l'après-midi et recevaient, le soir, leur insigne de grade, les élèves du 2ème Bataillon de la 161ème Promotion échangeaient leur numéro contre un nom : "Lieutenant Darthenay" (cf. photo). Ainsi, par la grâce du Baptême, les "hommes" qu'ils étaient en s'agenouillant devenaient, en se redressant, des officiers." (journal Ouest-France, juillet 1975).

Cliquer sur ce lien...

  

  La Galette, chant traditionnel par excellence des Saint-Cyriens 

Désactiver le son
Activer le son
> page suivante

Promotion Lieutenant Darthenay


Les Promotions de Saint-Cyr

= Traditions =



L’École Spéciale Militaire de Saint-Cyr se caractérise par une identité forte et des traditions qui rythment la scolarité encore aujourd'hui.


On citera pour exemples...


Le calendrier : après la Bataille d'Austerlitz les Saint-Cyriens décidèrent d'adopter leur propre calendrier commençant en l'an 1805 et dont les mois sont désignés par une lettre du mot "Austerlitz". Ainsi le mois d'octobre est désigné par la lettre A, novembre par la lettre U, décembre par la lettre "S", janvier par la lettre "T", février par la lettre "E", mars par la lettre "R", avril par la lettre "L", mai par la lettre "I", juin par la lettre "T" et juillet par la lettre "Z". Les mois d'août et de septembre étaient des mois de permission, ils n'étaient donc pas comptés (ce qui n'est plus le cas depuis longtemps, la scolarité reprenant début septembre). Le 2 novembre 2017 correspond donc au "2U 212". Le "2S" qui est aujourd'hui devenu la fête des Saint-Cyriens correspond donc au 2 décembre, commémorant ainsi le souvenir de la victoire d'Austerlitz.


Le chant "La galette" est devenu le chant de tradition par excellence des Saint-Cyriens (dénommés cyrards dans le langage commun). Il remonte à 1845 lors de la mise en place d'un nouvel uniforme à l'école et dans l'Armée de manière générale. À l'origine, la galette, épaulette sans franges, était portée par les élèves mal classés au classement uniquement. Ces derniers tirèrent une réelle fierté de cet attribut, s'estimant "appelés à devenir de meilleurs officiers dans la troupe que les "forts en thème" de la tête du classement". Pour traduire ce mécontentement, la Promotion d'Isly (1843 - 1845) alors présente à l'école marquera son désaccord en adoptant un chant de Promotion faisant état de son mécontentement. Composé en 1845 par le lieutenant-colonel Pierre Léon Bouisset, membre de la Promotion. Il a été composé sur la musique des Puritains ("Suoni la tromba, e intrepido") de Vincenzo Bellini.


Le Grand Carré est le gardien des Traditions au sein de la Promotion. A ce titre, il en organise toutes les activités, des plus solennelles... aux moins protocolaires. Placé sous l'autorité du Père Système, il comprend le Colonel des Gardes, le Commandant des Gardes et le Trésorier appelé KS. S'y ajoute par la suite le Secrétaire de Promotion dont le rôle sera prépondérant bien après le "Pékin de Bahut" (c'est ainsi que les cyrards appellent la fin de la scolarité à Saint-Cyr).


Plus prosaïquement, le Grand Carré correspond au BDE --Bureau Des Élèves - que l'on trouve dans la plupart des grandes écoles, servant notamment de lien avec l'encadrement. Mais sa spécificité tient à sa longévité liée à la disparition du dernier de ses membres, bien des lustres après la sortie de l'École.


Le Conseil des Fines : animant dans les aspects les plus variés la vie de la Promotion durant toute la scolarité au sein de la lande bretonne, le Grand Carré est épaulé par le Conseil des Fines. Le Conseil des Fines est composé de 12 élèves élus par leurs pairs. Il est responsable du maintien des Traditions et de la vie hors-service et plus particulièrement chargé de la formation des "Bazars" qui sont les jeunes élèves officiers d'active de première année. C'est ainsi que se perpétuent les traditions à Saint-Cyr, dans le strict respect de la légalité (le bizutage - bahutage en langage saint-cyrien - ayant été strictement encadré par l'article 14 de la loi du 17 juin 1998).


Les Voraces : c'est le sobriquet empreint d'ironie mais non dénué de respect donné par les cyrards à leurs officiers instructeurs. L'ensemble des "voraces" constitue la "Strasse", c'est à dire la hiérarchie du capitaine chef de section au général commandant les Écoles de Saint-Cyr-Coëtquidan. Par construction, un vorace n'oublie jamais qu'il a un jour été lui-aussi un élève officier d'active et un "bazar".


L'insigne de Promotion : en choisissant un parrain de Promotion (dans le cas présent le Lieutenant Darthenay), les élèves officiers s'attachent à concevoir et à créer un insigne de Promotion (appelé "pucelle" en jargon militaire).


Le chant de Promotion : de la même façon, ils se font un devoir et un honneur de composer un chant à la mémoire de leur parrain.


Ces exemples ne constituent qu'un petit échantillon des Traditions saint-cyriennes.


Il est à noter qu'après leur sortie de l'École, la plupart des Promotions de Saint-Cyr finissent par se transformer en associations de type Loi 1901 (cf. page association ci-dessous), sans renoncer pour autant à la structure originelle. C'est cette dualité - le plus souvent parfaitement assumée - qui en fait toute l'originalité.

page Association
cliquer...

Un artiste français contemporain des plus éminents a compris toute l'importance des Traditions et du cérémonial : Jean Cocteau

Détail d'une affiche réalisée pour la cérémonie du Triomphe de Saint-Cyr, Promotion du Garigliano,

en 1951. Il s'agit d'un dessin de Jean Cocteau représentant un Saint-Cyrien accompagné de ses réflexions, dont « Sans cérémonial, tout meurt »


- extraite de l'affiche originale, Triomphe de Saint-Cyr, 29 juillet 1951 ; 65 x 49,5 cm. (entoilée) -

= LE GRAND UNIFORME ( GU)  DE SAINT CYR =




Le 14 juillet sur les Champs Élysèes ou lors de cérémonies particulières, les Français sont toujours curieux d'admirer ce grand uniforme à aucun autre pareil porté par les seuls Elèves Officiers de l' École Spéciale Militaire de Saint-Cyr Coëtquidan et par aucune autre École d'Élèves Officiers.


Voici son histoire...


C'est en fait l’uniforme de l’Infanterie de 1845 qui est l’ancêtre de l’actuel grand uniforme, plus souvent appelé « G.U. ». Pourquoi l’Infanterie ? Le Ministre de la Guerre de l’Empereur déclarait en 1803 que « les élèves doivent avoir les habits, la coiffure, l’équipement et l’armement de l’Infanterie de ligne. La majeure partie des élèves sera nécessairement placée dans cette Arme. »


Le PANTALON est en drap couleur garance, couleur des pantalons de l’Armée de 1845 à 1915. Il est à noter que le pantalon aurait dû au final être de la même couleur que la tunique : bleu roi. Cependant, les services de l’Armée laissèrent dérouler le contrat en vigueur avec les fournisseurs de drap garance…ce qui aboutit à l’abandon du pantalon bleu roi ! Aux couleurs de l’ESM, bleu ciel, la bande de commandement vient orner les côtés du pantalon garance.


Pour les Elèves féminins, admises à saint-Cyr depuis 1983, le pantalon est remplacé par une jupe garance avec pli creux sur le devant et bandes de commandement bleu ciel sur les côtés. Contrairement à leurs homologues masculins chaussés de bottines, elles portent des bottes.


Le CEINTURON est issu lui aussi de l’uniforme 1845, mais sa plaque comporte désormais la grenade de l’ESM, avec ses 9 flammes. Les Officiers Instructeurs portent le ceinturon en soie et cuir  à 2 plateaux du règlement de 1935.


La TUNIQUE ou vareuse était  à l'origine  bleu roi, dotée de 9 boutons, sur une, voire deux rangées, et portant les emblèmes de l’école (ESIM, ERSM, ESM…). Après 1870, elle s’assombrit peu à peu vers un bleu très foncé, le nombre de boutons variait, mais ils furent établis sur une seule rangée après 1894. Les boutons d’aujourd’hui sont au nombre de 6, et sont des boutons modèle 1871, portant le nom de l’Ecole sur le pourtour avec au centre la grenade à 9 flammes. La tunique comporte depuis l’origine des parements et le collet bleu ciel, couleur de l’ESM. Sur les manches apparaissent les grades, et celui d’aspirant se fixe définitivement à partir de 1959 : c’est le fameux alpha. Avec la réforme de 1983, apparaissent les Hongroises dorées de Sous-lieutenants, comme les portaient en 1914 les Sous-Lieutenants.  Les Alphas se portent également sur les fourreaux d'épaule bleu ciel sur la tenue terre de France, sur le pull ou la chemisette ou bien en basse visibilité sur le milieu de la poitrine en tenue de combat.


Sur le COLLET bleu ciel, à col fermé dit « col officier », la grenade est une reprise de la grenade écarlate portée par les grenadiers, qui étaient l'élite de l’Ecole, avant 1852. Elle est dorée brodée à la main en cannetille et portée par tous depuis 1852.


Les ÉPAULETTES écarlates ou vertes  qui étaient portées à l'origines étaient celles des grenadiers et des voltigeurs, mais elles ont été remplacées pour tous par celles de grenadiers, après 1852, ce qui entraîna un vent de révolte et l'écriture du chant  traditionnel « la galette ». Actuellement elles sont portées par les élèves de 1ère année ; ceux de seconde année portent les mêmes épaulettes mais entièrement or et depuis 1985, l’épaulette et la contre-épaulette dorées viennent orner le G U pour les Sous-Lieutenants (contre épaulette à gauche) et les Lieutenants (contre épaulette à droite) de 3ème année.


Le SHAKO remplace le chapeau en 1806. Sa taille, ses parements, sa forme varieront au fil des ans, selon les régimes. Mais le Shako et sa plaque tels que portés actuellement datent de 1887 :  la plaque reprend la grenade de l’ESM, soulignée dune banderole portant « École Spéciale Militaire » ( une réduction de cette plaque est portée comme insigne de béret). Avant elle, les plaques comportaient soit l’aigle impérial, soit le coq, soit les armes royales… Entre 1945 et 1949, les élèves portent le Casoar sur leur képi, bleu ciel à fond rouge, avec la hongroise dorée et le galon d’élite doré de l’ESM. Le shako est remis en dotation avec le casoar le jour même de l'intégration : mais comme le jeune arrivant - supposé ignare de l'art militaire --n'a pas à en connaître, on lui précise au moment de la perception qu'il s'agit d'un "casque expérimental qui ne lui servira probablement jamais" !


Le CASOAR, est la coiffe emblématique des élèves officiers de l'École Spéciale Militaire de Saint-Cyr Coëtquidan. Caprice de l' empereur (Napoléon III) qui, remplace en 1855 le pompon rouge de la tenue de service, que seuls les Sous-Officiers Instructeurs de l' ESM portent aujourd’hui. Voulu par le même Napoléon III pour faire plaisir à la Reine d’Angleterre Victoria lors de sa visite en 1855, le casoar qui était blanc,  arbore les couleurs de la maison de la Reine sur ces plumes de coq retombantes. Mais les Saint-Cyriens n'apprécient guère ce qu'ils considèrent comme une provocation (nous sommes alors en pleine rivalité avec l'empire britannique qui culminera à Fachoda en 1898) et l'un d'entre eux écrira plus tard le poème « la Gloire ». Ainsi ce ne furent plus les couleurs de la "perfide Albion", mais bien les plumes de la Gloire tachées du plus noble des sacrifices : celui du sang qui sera versé par plus de 10 000 Saint-Cyriens que représentent les plumes rouges. « plumes blanches de pureté, plumes rouges du sang versé ». Le casoar est composé de 85 plumes d'oie, 65 blanches et 20 rouges. Elles sont triées par tailles et assemblées de manière à retomber harmonieusement sur une longueur de 14,5 cms pour les plumes les plus courtes et 21,5 pour les plus longues pour obtenir un dégradé plongeant parfait. L’extrémité des plumes est ensuite taillée au ciseau pour obtenir une finale arrondie du plus bel effet. Le casoar est ensuite passé à la vapeur pour lui donner sa forme tombante définitive. Cette confection très minutieuse nécessite environ 4 heures de travail par des mains expertes (de l'atelier ABILIS de Coëtquidan en charge de la confection des shakos et casoars de l’école spéciale militaire de Saint- Cyr). Jusqu'à la réforme de 1983, ces plumets (casoars)  haut de gamme étaient remis par les Élèves-officiers de 2ème année aux "jeunes" (ou bazars) de 1ère année au moment de la cérémonie nocturne de la remise du sabre et du casoar (depuis les années 2000, ce sont les élèves-officiers de 2ème année qui le remettent à leurs "jeunes" de 3ème année). Pour ne pas abîmer ces plumets quand on les enlève du shako, des boîtes spéciales (tubes en carton dur) sont également créées dans l'atelier du maître bottier. Le talent de Monsieur Christophe Hercelin, directeur général de Abilis, est tel qu'il dépasse les frontières. Il a refait tous les plumets des Carabiniers de Monaco à l'occasion du mariage princier. Ses créations coiffent aussi la Garde Républicaine. Chaque année, ce sont 200 casoars qui naissent entre les mains des ouvrières et qui défilent avec panache lors du Triomphe ou le 14 juillet sur les Champs Elysées.













* Ce document est exceptionnel par la qualité et le nombre des détails que pas mal de cyrards eux-mêmes ignorent ou ont oublié. Le webmaster serait heureux d'entrer en contact avec AUTORITE 21 - ARMEES (via message de contact du site) pour avaliser cette reproduction.

Retour au sommaire

PHN

  

PHN